McKinsey & Company dans le collimateur du Parquet National Financier.

McKinsey

Qu’est-ce que McKinsey & Company ?

McKinsey & Company est l’une des plus grandes sociétés de conseil en management au monde. Fondée en 1926, elle est basée à New York et possède des bureaux dans plus de 130 villes à travers le monde.

La société fournit des services de conseil en stratégie, en gestion des opérations, en développement organisationnel, en technologie et en transformation numérique, entre autres domaines. Elle travaille avec des entreprises, des gouvernements et des organisations à but non lucratif pour les aider à améliorer leur performance et leur efficacité, à prendre des décisions stratégiques importantes et à résoudre des problèmes complexes.

McKinsey & Co est connue pour avoir développé des modèles de gestion innovants, tels que le modèle McKinsey 7S et le modèle de maturité de la gestion des connaissances, qui sont devenus des références dans le domaine de la gestion et de la stratégie d’entreprise. La société est également connue pour son travail auprès de dirigeants de grandes entreprises et pour son influence dans les cercles de décision économique et politique.

Cette société intervient-elle dans la politique française?

McKinsey & Co peut être amenée à intervenir dans la politique française, mais son rôle est généralement limité à des missions de conseil auprès des entreprises et des organisations gouvernementales.

En tant que société de conseil en management, McKinsey peut être sollicitée pour aider les entreprises à améliorer leur performance et leur efficacité opérationnelle, ou pour aider les gouvernements à élaborer des politiques publiques plus efficaces. Dans le cadre de ces missions, McKinsey peut travailler en collaboration avec des décideurs politiques français pour fournir des conseils et des recommandations.

Cependant, il convient de noter que McKinsey est une entreprise privée et qu’elle ne prend pas de décisions politiques en France ou dans tout autre pays où elle opère. Elle peut seulement fournir des conseils et des recommandations aux parties prenantes concernées.

Quel rapport y-a-t’il entre cette société et Emmanuel Macron ?

Emmanuel Macron a travaillé pour McKinsey & Company pendant plusieurs années avant de se lancer en politique. Il a rejoint la société en 2004 en tant que consultant et y a travaillé jusqu’en 2008.

Cependant, il convient de noter que sa relation avec McKinsey s’est arrêtée en 2008 et qu’il n’a plus aucun lien de subordination avec la société depuis lors. Sa carrière politique a commencé en 2012 lorsqu’il a été nommé secrétaire général adjoint de la présidence française, avant de devenir ministre de l’Économie en 2014.

Il est donc possible que les expériences professionnelles d’Emmanuel Macron chez McKinsey aient influencé sa vision économique et sa manière d’aborder les politiques publiques, mais cela ne signifie pas que la société a un quelconque lien avec lui dans le cadre de son rôle actuel de président de la République française.

Pourquoi le Parquet National Financier a-t-il ouvert une enquête ?

Dans un rapport de la commission d’enquête du Sénat publié le 16 mars 2022, on apprend que les contrats passés entre l’État et les cabinets de conseil avaient « plus que doublés » entre 2018 et 2021, pour un montant jamais atteint de plus de 1 milliard d’euros en 2021.

Les partis d’opposition avaient immédiatement réclamé l’ouverture d’une enquête sur les liens entre la majorité parlementaire et le cabinet McKinsey très largement bénéficiaire de ces contrats.

En outre, le rapport sénatorial soupçonnait un montage fiscal des filiales françaises de McKinsey, qui lui aurait permis d’échapper à l’impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. Le procureur de la République financier a rappelé qu’une enquête préliminaire était en cours sur ces faits depuis le 31 mars pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravé ». Cette enquête avait donné lieu à une perquisition au siège français du cabinet de conseil le 24 mai 2022.

Fin 2022, le Parquet National Financier rend public l’ouverture d’informations judiciaires en octobre 2022 pour « favoritisme », « recel de favoritisme » et « tenue non conforme de comptes de campagne » et « minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne », portant sur les « conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ».

Que risque Emmanuel Macron dans cette affaire ?

Le chef de l’État est protégé par son immunité pénale, prévue à l’article 67 de la Constitution de la Vème République : il « ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l’objet d’une action, d’un acte d’information, d’instruction ou de poursuite ». Si les juges d’instruction estimaient qu’Emmanuel Macron devait s’expliquer sur ces questions, ils ne pourraient le convoquer qu’à la fin de son second mandat à l’Élysée, et seulement sur les faits reprochés qui n’auraient pas été commis dans l’exercice de ses fonctions.

Le McKinsey Gate ne fait donc que commencer…

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