Les violences policières interrogent au pays des droits de l’Homme et du citoyen.

Violences policières

Les violences policières en France sont une préoccupation croissante pour de nombreux citoyens et groupes de défense des droits de l’homme. Ces violences peuvent prendre différentes formes, telles que l’utilisation excessive de la force, les brutalités, les discriminations et les actes de torture.

Les cas les plus médiatisés de violences policières en France concernent souvent les interactions entre les forces de l’ordre et les communautés marginalisées, telles que les migrants, les sans-abri, les jeunes issus de quartiers défavorisés et les personnes de couleur. Ces groupes sont souvent confrontés à des taux de contrôles d’identité disproportionnés, ainsi qu’à des pratiques policières abusives et discriminatoires.

Les manifestations et les rassemblements pacifiques sont également régulièrement confrontés à des interventions policières violentes, qui peuvent inclure l’utilisation de gaz lacrymogène, de canons à eau et de grenades de désencerclement. Des journalistes et des observateurs des droits de l’homme ont également été visés par des violences policières lors de manifestations.

Comment le gouvernement français agit-il face aux violences policières ?

Le gouvernement français a mis en place plusieurs réformes pour tenter de lutter contre les violences policières et renforcer la responsabilité des forces de l’ordre. Voici quelques exemples :

  • La création d’une « inspection générale de la police nationale » (IGPN) chargée d’enquêter sur les comportements et les pratiques policières. Cette institution a été renforcée en 2020 avec la création d’une « inspection générale de la police, de la gendarmerie et des forces de sécurité intérieure » (IGPNFSI) pour enquêter sur les forces de sécurité intérieure en général.
  • La mise en place d’un « défenseur des droits » indépendant chargé de recevoir les plaintes pour des cas de violences policières ou de discrimination de la part des forces de l’ordre.
  • La formation continue des forces de l’ordre sur les pratiques policières, notamment en matière de déontologie et de respect des droits humains.
  • La généralisation des caméras-piétons pour les forces de l’ordre afin de documenter les interventions policières.
  • La suppression de la technique d’interpellation controversée du « plaquage ventral » en décembre 2020, suite à la mort de Cédric Chouviat.

Cependant, ces réformes sont souvent critiquées comme étant insuffisantes par les groupes de défense des droits de l’homme et les opposants à la violence policière, qui demandent des changements plus radicaux dans la culture et les pratiques des forces de l’ordre.

Une loi pour « une sécurité globale préservant les libertés » a été adoptée, jeudi 15 avril 2021. Cette loi a été conçue pour renforcer la sécurité intérieure en France en introduisant des mesures visant à améliorer la surveillance, la protection des forces de l’ordre et la prévention du terrorisme.

Certaines mesures de cette loi ont été critiquées par les organisations de défense des droits de l’homme et les associations de journalistes, qui estiment qu’elles portent atteinte à la liberté d’expression et au droit à l’information. La proposition de loi a donc suscité de vives polémiques et a fait l’objet de manifestations et de mobilisations importantes en France.

Les violences policières ont-elles tué en France ?

Il est difficile de donner un chiffre précis sur le nombre de morts en France suite à des violences policières car il n’y a pas de base de données centralisée qui recense tous les cas de violences policières dans le pays. Cependant, il y a eu plusieurs cas de décès lors de heurts avec la police qui ont suscité des préoccupations et des débats sur les pratiques policières en France. Voici quelques exemples de cas récents :

  • En 2005, Zyed Benna et Bouna Traoré, deux adolescents, sont morts électrocutés dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois après avoir été poursuivis par la police. Leurs morts ont été considérées comme des étincelles pour les émeutes urbaines de 2005 en France.
  • En 2014, Rémi Fraisse, un militant écologiste, est décédé à Sivens après avoir été touché par une grenade offensive lancée par la police lors d’une manifestation contre la construction d’un barrage. Sa mort a suscité des critiques sur l’utilisation de la force par la police lors des manifestations.
  • En 2016, Adama Traoré est décédé lors d’une intervention policière à Beaumont-sur-Oise. Sa mort a suscité une vague de protestations et de débats sur les pratiques policières en France.
  • En 2018, Zineb Redouane, une femme de 80 ans, est décédée à Marseille après avoir été touchée au visage par une grenade lacrymogène lors d’une manifestation. Sa mort a suscité des critiques sur l’utilisation de la force par la police lors de manifestations.
  • En 2019, Steve Maia Caniço est mort après être tombé dans la Loire lors d’une intervention policière lors d’une soirée techno à Nantes. Sa mort a suscité des critiques sur l’utilisation de la force par la police lors de rassemblements festifs.
  • En 2020, Cédric Chouviat est décédé après avoir été plaqué au sol par des policiers lors d’un contrôle routier à Paris. Sa mort a suscité des critiques sur l’utilisation de la force par la police lors des contrôles d’identité.

Ces cas sont parmi les plus médiatisés et controversés, mais il y a probablement eu d’autres cas moins connus de décès suite à des interactions avec la police en France. Les groupes de défense des droits de l’homme ont appelé à une plus grande transparence et responsabilité de la part des autorités pour enquêter sur les cas de décès lors d’interactions avec la police et pour prévenir les violences policières.

Que dit l’ONU sur les violences policières en France ?

L’ONU s’est exprimée sur les violences policières en France. En mars 2021, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a exprimé ses préoccupations concernant les allégations de violences policières en France lors d’une session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Elle a appelé à une enquête indépendante et impartiale sur les allégations de violences policières, affirmant que la réponse du gouvernement français aux manifestations avait été excessive, et qu’elle avait entraîné des violations des droits de l’homme, notamment le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

La Haut-Commissaire a également souligné que les dispositions de la loi sécurité globale sur la diffusion d’images des forces de l’ordre en intervention pourraient avoir un « effet dissuasif » sur la liberté de la presse et le droit du public à l’information.

Cependant, il convient de noter que les déclarations de l’ONU ne sont pas contraignantes et que leur effet sur les politiques nationales peut varier considérablement en fonction du contexte politique et des relations entre les États membres de l’ONU.

D’autres pays européens sont-ils concernés par les violences policières ?

La France n’est pas le seul pays européen à connaître des violences policières. D’autres pays européens ont également été confrontés à des accusations de violence policière ces dernières années, notamment l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni.

Par exemple, en Allemagne, les manifestations contre les violences policières ont été organisées à plusieurs reprises, notamment après la mort de George Floyd aux États-Unis en 2020. En Belgique, des manifestations ont eu lieu en 2020 suite à la mort d’Ibrahima Barrie lors de son arrestation par la police. En Espagne, plusieurs cas de brutalités policières ont été signalés lors des manifestations indépendantistes en Catalogne.

Les politiques et les pratiques de maintien de l’ordre varient considérablement d’un pays à l’autre en Europe et les problèmes de violence policière dépassent bien évidemment les frontières du continent.

Il est important de noter que tous les membres des forces de l’ordre ne sont pas impliqués dans des violences policières, et que de nombreux policiers travaillent avec diligence pour protéger les citoyens et garantir la sécurité publique. Cependant, il est essentiel de reconnaître et de remédier aux problèmes de violences policières en France pour assurer le respect des droits de l’homme et la justice pour tous

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