Les extrémistes religieux font la loi à Metz, en Moselle. Bilal Hassani doit annuler son concert.

Bilal Hassani

Le producteur de la tournée de Bilal Hassani a annoncé aujourd’hui l’annulation du concert prévu ce mercredi 5 avril dans une ancienne église de Metz, suite à la polémique suscitée chez les extrémistes catholiques et traditionalistes locaux en raison de l’orientation sexuelle du chanteur, porte-drapeau revendiqué de la communauté LGBT.

« À la vue des menaces formulées à l’encontre de Bilal Hassani, nous ne pouvons laisser un rendez-vous qui devait être un moment de joie, de partage et de fête, devenir un lieu de tension et de malveillance accrues », déclare Live Nation, producteur de la tournée de l’artiste.

Le collectif « Lorraine catholique » considérait que la tenue du concert dans un lieu de culte était une profanation et avait appelé à une prière collective devant la salle de concert pour « réparer les péchés ». Il avait également qualifié les prestations de Bilal Hassani de pornographiques.

L’extrême droite homophobe n’était pas en reste dans ce déluge haineux et d’un autre temps: « L’un des plus vieux édifices religieux de France, maintenant destiné aux concerts acoustiques, doit-il subir cet outrage en pleine semaine sainte avant Pâques ? Revenez au bon sens ! », s’indignait la conseillère régionale Rassemblement national du Grand-Est, Françoise Grolet, sur son compte Facebook, s’adressant au maire de Metz, François Grosdidier (ex-LR).

Ce dernier répondra dans un communiqué : « Cette ancienne basilique au sens romain et civil du terme et non chrétien, liée à des édifices d’eau et qui a vu se baigner nus les habitants de l’époque ne fut église que pour un court temps. Elle est désacralisée depuis plus de 500 ans et est devenue aujourd’hui une salle de spectacles fort appréciée des messins et des artistes en tous genres »

Le concert de 90 places affichait complet sur les plateformes de vente en ligne.

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